Le deuxième roman de Nelly Arcan est aussi entouré de battage médiatique que son premier “Putain” pour des raisons similaires : les bribes de vie personnelles qui inspirent l’écrivain.Mais au-delà des bases autobiographiques, le récit à la première personne est une longue réflexion sur la vie, la mort. Comment la narratrice a pris contrôle de son corps, de sa vie.Un récit au “Je” est toujours percutant lorsque l’auteur a un style, le récit, un souffle. Folle possède les deux. Ce n’est pas une lecture facile. Ce n’est pas un récit passionné. La narratrice a un ton froid, même glacial qui contraste violemment avec le propos du récit: l’amour, l’amour jusqu’au bout, jusqu’à la mort, jusqu’à la folie.C’est aussi le récit d’un mal de vivre. Comment accepter la “trentaine” qui approche ou ne pas l’accepter. Réflexions puissantes et qui amènent le lecteur à aller au-delà de la mécanique “médiatique”.Dérangeant, le récit de Nelly Arcan de cette femme qui va au bout de sa passion avec une froide détermination reste avec nous.